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Les formations en herboristerie en France

Comment devenir herboriste ?


Depuis un certain nombre d’années, la France voit refleurir des herboristeries dans ses villes, grandes et petites. Elles n’en portent pas toujours le nom, mais lorsqu’on en franchit le seuil, on comprend vite à quel endroit on a mis les pieds. Il n’y a plus de vieil apothicaire aux sourcils broussailleux derrière le comptoir, mais on y retrouve tout une myriade de plantes séchées et de flacons étiquetés. Fraxinus excelsior, Rosmarinus officinalis, Achillée millefeuille, Sauge officinale... Latins ou français, ces noms sonnent comme une vieille chanson oubliée à nos oreilles. Ou bien, si les savoirs ancestraux liés aux plantes ne sont pas parvenus jusqu’à nous, ils paraissent au contraire très exotiques. Ce sont pourtant les noms de plantes bien de chez nous !

Si vous souhaitez devenir familier des vertus des plantes médicinales et des savoirs de l’herboristerie, il existe en France plusieurs formations. Cependant, le métier d’herboriste n’est plus reconnu officiellement depuis 1941 dans notre pays. C’est pourquoi, avant d’entreprendre une formation, il est important de connaître le contexte dans lequel s’exerce l’herboristerie aujourd’hui.

 

 - Sommaire -


Le métier d’herboriste

Le cadre juridique de l’herboristerie

1941 est une année noire dans l’histoire des plantes médicinales en France. Il s’agit de l’année qui a vu la suppression du diplôme d’herboriste par le Maréchal Pétain. Dès lors, seuls les herboristes déjà diplômés ont pu continuer à exercer leur métier. A cette exception près, la vente des plantes médicinales est ainsi entrée sous le monopole des pharmaciens. La dernière herboriste diplômée, Marie Roubieu, s’est éteinte en 2018 à l’âge de 97 ans.

La loi a peu évolué depuis 1941. Elle autorise la culture des plantes médicinales et aromatiques pour la consommation personnelle ou pour la vente à des laboratoires pharmaceutiques. En revanche, il est plus délicat de cultiver et vendre ses propres plantes médicinales (ce que fait le paysan-herboriste), ou bien d’acheter et revendre des plantes médicinales dans une boutique (ce que fait l’herboriste). Quiconque souhaite exercer l’une ou l’autre de ces activités est souvent contraint de naviguer à la frontière entre légalité et illégalité.

148 parties de plantes sèches sont aujourd’hui libérées du monopole pharmaceutique. Autrement dit, n’importe qui peut vendre une plante figurant sur cette liste à deux conditions : que la partie de plante vendue corresponde à celle inscrite sur la liste (racine, feuille, fleur, écorce...) et qu’aucune vertu médicinale ne soit revendiquée par le vendeur. Plus précisément, il est possible de donner des indications sur les effets physiologiques de la plante, mais pas sur ses effets thérapeutiques. On peut ainsi dire de la Camomille matricaire qu’elle contribue au bon fonctionnement du système digestif, mais pas qu’elle soulage les brûlures d’estomac. Subtile nuance ! Il est interdit de donner les noms des maux soignés par les plantes.

Cette liste des 148 parties de plantes s’applique à la vente de plantes sèches destinées à la tisane. En ce qui concerne les compléments alimentaires, la liste est beaucoup plus étendue (plus de mille espèces de plantes) et l’herboriste a donc plus de libertés.

Entre avril et septembre 2018, une mission sénatoriale sur le développement de l’herboristerie et des plantes médicinales a été menée par le sénateur écologiste Joël Labbé et par son équipe. Ce travail pourrait aboutir au dépôt prochain d’un projet de loi en vue de réhabiliter le métier d’herboriste.


L’herboristerie en France, c’est quoi ?

On constate un engouement croissant des Français pour les remèdes naturels et plus particulièrement pour les plantes médicinales, consommées sous différentes formes galéniques : tisanes, extraits alcooliques, gélules, huiles essentielles, hydrolats... Ces produits sont achetés en herboristerie comme chez Herbonata, en pharmacie, dans les magasins bios, par Internet ou bien directement chez les producteurs. Mais à cause de l’absence de formation certifiante en herboristerie, les consommateurs rencontrent des conseils de qualité très variable, ce qui pose un problème de sécurité. Par ailleurs, la production locale de plantes médicinales est trop faible pour satisfaire la demande croissante de plantes en France : environ 80% des plantes consommées par les Français sont aujourd’hui importées.

Le contexte est donc favorable à un « renouveau de l’herboristerie » : la consommation de plantes s’accroît significativement et il devient nécessaire de former des personnes à même de dispenser des conseils de qualité en phytothérapie. C’est tout l’intérêt des formations en herboristerie proposées par diverses écoles en France.


Les formations pour devenir herboriste

Les formations académiques en herboristerie ont disparu en même temps que le diplôme d’herboriste, en 1941. Tous les savoirs liés aux plantes médicinales et à l’herboristerie ne se sont pas perdus pour autant. Ils ont perduré dans la société, se transmettant de proche en proche, ou de maître à élève. Des écoles privées se sont recréées progressivement, allant solliciter des professeurs aux quatre coins du pays pour délivrer leurs enseignements à qui voulait bien les entendre. Ces écoles jouent un rôle important dans la diffusion de la connaissance des plantes médicinales.

Les plus anciennes écoles d’herboristerie, qui sont également les plus réputées, se sont récemment regroupées sous le nom de Fédération Française des Ecoles d’Herboristerie (FFEH) afin de faire front commun dans le combat pour la réhabilitation du diplôme d’herboriste. Elles ont ainsi été consultées par le sénateur Joël Labbé dans le cadre de sa mission sénatoriale.

Ces écoles proposent des formations à distance ou bien en présentiel, courtes ou longues, avec différentes options possibles. Ces formations sont toutes organisées sur un rythme compatible avec une vie professionnelle.

Dans la suite de cet article, nous allons vous présenter quelques-unes de ces formations en plantes médicinales.


L’Ecole Des Plantes de Paris (EDPP)

L’Ecole des Plantes de Paris, comme son nom l’indique, dispense ses cours au sein de la capitale. Elle offre le choix entre une formation à distance (vous aurez tout de même la possibilité de réaliser un stage de terrain) et une formation en présentiel. Dans le second cas, les cours ont lieu au rythme d’un weekend par mois de septembre à juin. Ils associent cours en salle (botanique, anatomie et physiologie humaines, phytothérapie, aromathérapie, gemmothérapie...) et sorties d’herborisation dans des parcs et forêts d’Île-de-France. Chaque année sont également organisés un à deux stages d’une semaine sur le terrain (Auvergne, Bretagne, Drôme...). Vous pouvez suivre entre une et trois années de formation selon votre désir d’approfondissement des savoirs traditionnels de l’herboristerie. Des examens se tiennent à la fin de chaque année de formation. Ils sont facultatifs, mais nécessaires pour obtenir le diplôme de l’Ecole, bien que celui-ci ne soit pas reconnu par l’Etat. Pour valider le diplôme, en plus de réussir les examens, les élèves de deuxième année doivent confectionner un herbier et rédiger une monographie de plante.

Pour s’inscrire à une première année de formation complète en présentiel, il faut compter 2290 euros, ou bien 1600 euros si vous ne faîtes pas le stage.


L’Ecole Lyonnaise des Plantes Médicinales et des Savoirs Naturels

L’Ecole Lyonnaise des Plantes Médicinales et des Savoirs Naturels propose une formation dite « d’herbaliste », réalisable en présentiel ou à distance. L’école est basée à Lyon mais dispense également des cours à Thèbe (Pyrénées) pour les élèves du sud-ouest. La formation complète dure 3 ans à raison de 9 weekends de cours par an, d’octobre à juin. Des sorties botaniques et une semaine de stage (une seule sur les trois années de formation) viennent compléter les cours en salle. Ceux-ci traitent de botanique, d’anatomie et de physiologie humaines ainsi que de phytothérapie. Chaque année se clôt par un contrôle de connaissances ; la semaine de stage donne lieu à une évaluation pratique ; enfin, un examen oral vient sanctionner la fin de la formation.

Pour suivre cette formation, comptez 1800 euros pour une année de cours plus 520 euros pour la semaine de stage.


Institut Méditerranéen de Documentation, d’Enseignement et de Recherche sur les Plantes

L’Institut Méditerranéen de Documentation, d’Enseignement et de Recherche sur les Plantes a la particularité de mêler étroitement plantes médicinales et médecine traditionnelle chinoise, ainsi que d’aborder l’homéopathie. Il a été fondé par une pharmacienne également phytothérapeute et homéopathe (Claudine Luu), et par un professeur en médecine traditionnelle savante chinoise (Vinh Luu).

La formation « Plantes médicinales et médecines douces » délivrée par l’Institut peut être suivie à distance ou bien en présentiel, à Candillargues (près de Montpellier). Elle s’étend sur 3 ans à raison d’un weekend par mois pendant 9 mois, et peut être complétée par une quatrième année (optionnelle) pour les élèves souhaitant devenir praticiens de santé par les plantes. Un stage pratique de quelques jours, dont le suivi est obligatoire, a lieu chaque été à Villecomtal, près de Rodez. Au cours des trois années de formation sont enseignés l’anatomie et la physiologie humaines, la botanique et la phytothérapie, mais aussi l’aromathérapie, la gemmothérapie et les bases de l’homéopathie et de la médecine traditionnelle chinoise, ainsi que la nutrition et la nutrithérapie. La validation du certificat est obtenue par un contrôle de connaissances annuel, des épreuves orales et pratiques lors des stages, une étude de cas de conseil, une épreuve de mise en situation de vente et enfin un oral de fin de formation devant un jury.

Dans cet institut, chacune des trois années de formation coûte 2300 euros, stage compris, et la quatrième année optionnelle coûte 1320 euros.


Association pour le Renouveau de l’Herboristerie (ARH)

L’Association pour le Renouveau de l’Herboristerie est basée à Chalencon, en Ardèche. Cette école dispense une « Formation Préparatoire à l’Herboristerie ». D’une durée de deux ans, elle se déroule pour l’essentiel par correspondance. Au début de chaque année de formation, un stage de terrain et des ateliers autour des plantes médicinales et sauvages permettent de rencontrer les professeurs et les autres élèves de la promotion. De même, deux regroupements élèves-professeurs ont lieu au cours de l’année. Les élèves étudient en autonomie grâce à des livrets de cours et rendent des exercices réguliers, corrigés par les professeurs, pour vérifier leurs acquis. Un contrôle de connaissances a lieu à la fin de chaque année de formation. En première année, les matières enseignées sont essentiellement la botanique et la chimie ainsi que l’anatomie et la physiologie humaines. Les propriétés des plantes médicinales ne sont enseignées qu’en seconde année. C’est là qu’intervient également un module à visée professionnalisante, propre à l’ARH : « 9 mois pour créer son entreprise ». Dans cet esprit, les élèves doivent également réaliser un stage professionnel de 2 fois 5 jours.

Les inscriptions pour cette formation ont lieu de janvier à mars, avec un stage de rentrée en juillet ou en août. Il faut compter 2200 euros par année de formation, stages compris.


Les qualités pour s’installer comme herboriste aujourd’hui

Pour devenir herboriste, il est important de disposer, outre d’une solide formation, de qualités humaines d’écoute et de bienveillance. La relation avec le client est au cœur de notre métier ! Un bon herboriste doit savoir écouter attentivement les besoins exprimés par le client, poser des questions pertinentes pour ensuite identifier les remèdes les plus appropriés... Sans revendiquer de vertu thérapeutique des plantes, ne l’oublions pas !

L’herboriste doit également être doté d’une excellente mémoire pour avoir en tête les usages et principes actifs de plusieurs dizaines de plantes ainsi que leurs contre-indications respectives. Par ailleurs, il faut savoir que certaines plantes sont plus efficaces sous telle ou telle forme galénique (infusion, huile essentielle, extrait alcoolique...), et avoir connaissance du mode d'extraction des principes actifs selon les types de solvants (eau, alcool, glycérine...). Certaines plantes ont également une plus forte action lorsqu'on les utilise sèches, tandis que d'autres doivent plutôt être utilisées fraîches.

Enfin, l’herboriste est un médiateur : il fait le lien entre l’homme et la nature. Il redonne aux plantes la place qu’elles méritent dans notre quotidien, avec bienveillance et pédagogie. Il explique et réexplique la différence entre une infusion et une décoction, prodigue des conseils sur les préparations à base de plantes et met en garde sur l'usage des huiles essentielles. Enfin, il fait prendre conscience à ses clients qu'il n'existe pas de mauvaise herbe, et qu'un Chiendent ou une Ortie piquante peuvent receler des trésors médicinaux !



Le mot de la fin sur les formations en herboristerie

Le diplôme d’herboriste a beau avoir disparu depuis près de 80 ans, le métier d’herboriste a de l’avenir devant lui ! Il existe une réelle demande en ce sens : les consommateurs de plantes, toujours plus nombreux, réclament des conseils pour se sentir en sécurité et apprendre à soigner les petits maux du quotidien. Pour devenir référent en matière d’usages traditionnels des plantes médicinales, il est possible de suivre une formation dans une école privée : cela ne confère pas plus de droits quant à l’exercice de l’herboristerie, mais cela permet d’acquérir un solide bagage pour orienter judicieusement et subtilement les clients. En restant dans les limites fixées par la loi, évidemment ! Le Thym ne soigne pas les rhumes, mais contribue au bon fonctionnement des voies respiratoires !

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L'Histoire de l'Herboristerie en France
Comment la rivalité Apothicaire-Herboriste a aboutit à la reconnaissance du métier d'herboriste en France?

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