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L'Histoire de l'Herboristerie en France

Comment la rivalité Apothicaire-Herboriste a aboutit à la reconnaissance du métier d'herboriste en France?


Par le passé est apparu le certificat d’herboristerie. C’est l’une des rares médecines traditionnelle qui a été reconnu par un certificat reconnu par l’Etat. Pourtant c’est une pratique ancestrale. Dès lors nous pouvons nous demander pourquoi en 1803 est apparu cette reconnaissance?

- Sommaire -



Apothicaires et Herboristes

Au 18eme siècle Il y avait trois corps dans le domaine de la santé hiérarchisé de la manière suivante: chirurgien, médecin et les apothicaires (par ordre d’importance). Cette division est pour le moins théorique car dans les faits il y a aussi bien des médecins qui vendent des produits, que des apothicaires qui font de la médecine; il n’y avait pas de frontière claire. Autour de ces trois corps il y avait tout un tas d’acteurs variés plus ou moins homogène et plus ou moins organisés, allant du guérisseur à la sage femme en passant par les herboristes. Les herboristes de cette époque était divisés en groupes multiples. Il y avait des herboristes:

- dans des boutiques

- des ambulants

- des vendeurs de rue

- pour lesquelles la vente de plante est  leur coeur de métier

- pour lesquelles c’est uniquement une métier d’appoint

 

Mais c’est en 1752 qu’un groupe d’herboriste s’organise et commence à se faire parler de lui les herboristes de Paris. Ce sont des herboristes dans des boutiques et qui se réclament d’un savoir botanique. Ce groupe fraîchement formé, ne plaît pas au apothicaires et ont commencé a demandé auprès de l’état à pouvoir contrôler ces herboristes qui ont, pour eux, une fin officinale. Cette demande n’a pas été du goût des herboristes de Paris et c’est en 1752 que le groupe adressera une demande à la faculté de Médecine de Paris car à cette époque le corps des médecins était supposé être les “supérieurs hiérarchiques” des apothicaires. Par ailleurs, les relations entre apothicaires et médecins étaient un tendu en raison de l'empiètement des activités de certains apothicaires sur celles des médecins. Profitant de ces mésententes des deux corps, les herboristes de Paris ont fait une demande de reconnaissance de leur métier en ajoutant qu’ils étaient prêt à passer un examen pour prouver qu’ils étaient aptes à pratiquer leur activité. Mais à condition qu’il obtiennent un diplôme délivré par la Faculté de médecine et que ce soit le corps des médecins qui nomme les personnes en charge de contrôler l’activité des herboristes. En quelque sorte, les herboristes de Paris demandait la protection des médecins dans l’exercice de leur activité. Mais cette première demande n’aboutit pas, les médecins ne prête pas attention aux revendications du groupe.

Apothicaire du 18ème siecle


Le certificat d’Herboriste

Petit à petit les apothicaires font de plus en plus pression sur les herboristes. Et c’est surtout en 1767 que le roi ordonne que les gardes apothicaires inspectent les herboristes, ce qui ne plait absolument pas aux médecins et notamment au doyen de la faculté de médecine de Paris qui commence à écrire à l’Etat en expliquant que c’est aux médecins d’inspecter les herboristes et non pas aux apothicaires. C’est l'élément déclencheur qui a fait que les médecins ont commencé à écouter les herboristes. En 1778, les médecins accède à la demande des herboristes de Paris. C’est Edmé Gillot herboriste à Paris qui est le premier à passer l’examen. Ce tout premier examen consiste en :

  1. l’examen de la boutique
  2. la reconnaissance des parties de certaines plantes sèches et fraîches 
  3. comment les plantes ou parties de plantes sont utilisées et où est ce qu’elles sont récupérée?

Pour l'anecdote, ce tout premier examen a lieu le 24 janvier à Paris à cette époque il est difficile de pouvoir conserver en bon état des plantes fraîches en raison des problèmes d’humidité et en plein hiver, les médecins eux même reconnaissaient que les conditions dans lesquelles s'était passé l'examen n'était pas facile. Pourtant Edmé Gillot s’en sort très bien et réussit l’examen haut la main!

Edmé Gillot était un herboriste très talentueux aussi bien sur sa connaissance des plantes que sur la gestion de sa boutique. En effet, un des grands problèmes de cette époque était les problématiques de stockage des plantes sèches dans les caves parisiennes qui étaient complètement humides. Edmé Gillot avait mis en place des systèmes de bac de sable avec des grillages pour en faire des absorbeurs d’humidité!

De même, une second herboriste réussi également l’examen.


Une reconnaissance officielle de l’Herboriste en France

Ces deux examens se sont produits de manière individuelle, car officiellement l’examen n'était pas ouvert à tous le monde. Donc le groupe tonique des herboristes de Paris font une demande pour accéder également à cet examen de manière plus étendu, mais la faculté de médecine ne fait aucun retour. Ce silence de la faculté peut s’expliquer par un contexte politique tendu: la révolution Française. 

Puis a lieu la suppression des corporations de métier qui va provoquer un chamboulement dans le système de santé en France: à titre d’illustration, après 1891 pour être médecin il suffisant d’acheter sa patente et de s'installer comme médecin sans avoir préalablement passé un diplôme ou suivi de cours de médecine. C’est avec l’arrivé de Napoléon Bonaparte en tant que 1er Consule qu’il met en ordre la profession avec la loi Germinale du 11 avril 1803 qui est une loi sur la pharmacie qui permet de structurer le métier de pharmacien notamment en interdisant le remède secret (vente de produits de santé dont on ne divulgue pas la composition), met en place un monopole pharmaceutique, crée l’enseignement en pharmacie, etc..

Dans cette grande loi il y a un article le 37 qui indique que pour pouvoir être herboriste il faut passer un examen dans une école de pharmacie ou devant un jury de médecins qui prouve que l’on connaît les plantes. A l’issus de cet examen officiel un certificat est obtenu permettant de pouvoir s’installer dans une herboristerie en France. Cependant en étant soumis à un examen à passer devant les pharmaciens, les herboristes se retrouvent sous tutelles des apothicaires, chose dont ils fuyaient. Ce qui gène à cette époque les herboristes c’est qu’ils ne sont pas jugés et évalués par leurs pères. Par ailleurs, il ne s’agit que d’un certificat à la suite d’un examen qui est délivré et non pas un diplôme à l’issus d’études, il n’y a donc pas d’enseignement dispensé par l’état pour les herboristes.  De plus, l’examen portait uniquement sur la reconnaissance des plantes et de leurs parties (aussi bien fraiche et sèche) et sur la botanique mais nullement sur la partie thérapeutique et médicinales des plantes. Mais ce qui ne veut pas dire que les herboristes n’avait pas de savoir par les traditions ancestrales.



Les herboristes et leur Herboristerie à Paris

Toutefois cette loi a attiré de nombreuses personnes, à Paris intra muros, en 1805 il y a avait 204 herboristeries et en 1860 on dénombrait près de 571 herboristeries! 

Mais où étaient installés ces herboristes à Paris?

Les herboristes à Paris était principalement installés dans les quartiers populaires (anciennement populaire…) comme le quartier du Marais qui était un grand quartier à herboristerie.

De plus les herboristeries était principalement tenu par des femmes à Paris. Le fait que cette profession à cette époque était pratiqué par des femmes ont fait de ce métier un “métier de femmes”. Avec le contexte de l’époque, c'était un métier que l’on exerçait de manière sporadique, car toujours dans le contexte de cette période, une femme n’était pas supposée travailler toute sa vie: uniquement avant de se marier et après son mariage si vraiment elle en avait besoin pour aider son mari mais elle devait s'arrêter après avoir eu son enfant et elle pouvait reprendre une activité professionnelle lorsqu’elle devenait veuf. 

Les boutiques d'herboristerie au 19ème siècle ne sont pas des boutiques que l’on pourrait s’imaginer dans l’imaginaire collectif avec de grandes baies vitrées et des grands bocaux, C’était plutôt le style d’herboristerie du 20ème siècle.

Façade d'une ancienne herboristerie du 19ème sièce à la Rue Neuve Egalité (ancien nom de la rue d'Aboukir) à Paris

En raison de problèmes d’humidité, les herboristes de cette époque avait pris pour habitude de suspendre leurs plantes par bouquet sur des fils qu’ils mettent devant leur boutique. Ainsi, il y a avait des rues entières, comme la rue des lombards, rue à herboristerie, avec des sacs de plantes devant les boutiques et des guirlandes de plantes très colorées et qui sentait bon trônant sur les devantures des herboristeries.

Toutefois devant la proliférations des herboristes à Paris, les herboristes n’arrivaient pas à vivre de la seule vente de plantes aromatiques et de part le fait que cette activité était pratiquée pour la plupart des cas par des femmes, les herboristes couplée leur activité de vente de plantes médicinales avec une activité de sage-femme. A titre d’exemple, Madame Bertin était une sage femme et herboriste très connue à Paris qui a laissé sous forme manuscrit son savoir dans les ”Notice de Madame Bertin”


Fédération des herboristes pour défendre les Herboristeries

Cependant les herboristes vont se défendre en se regroupant en créant 13 syndicats régionaux chapeautés par la Fédération Nationale des Herboristes de France et des Colonies. A travers cette fédération les herboristes ont défendu leur métier en faisant un travail de lobbying (création de revus, organisation de fêtes annuelles en invitant des personnalités politiques, organisation de congrès des herboristes, etc.). Ce travail porte ses fruits permettant de maintenir le certificat pendant de nombreuses années avec l’aide de députés.

Cette fédération va participer à la transformation de l’image de l’herboristerie en France et surtout à sa professionnalisation. C’est à cette période que l’on trouve en herboristeries des herboristes à blouse blanche, des bocaux bien rangé en boutique. Cette professionnalisation vient également avec le contexte général du 20eme siècle époque dans laquelle il y a l’essor de l’industrie pharmaceutique, le moderne est apprécié, l'amateurisme est écarté avec la volonté d'être scientifique.

De plus, cette Fédération des herboristes se donne des clés d’identité en ayant une hymne et une devise: “Tout ce qui est végétale, naturel, médicinale est herboristique”.

Cependant, avec le temps, il y a eu des tensions au seins de la tête de la Fédération provoquant un clivage et une mésentente entre certains herboristes. De plus, les femmes qui constituaient la majorité des herboristes n’étaient pas assez investis dans le syndicalisme de la profession. Ces éléments ont affaibli la Fédération provoquant une faiblesse dans l’influence politique que jouait la Fédération. 

Et c’est durant la seconde guerre mondiale sous le Régime de Vichy qu’est voté la loi du 11 septembre 1941 qui supprime le certificat d’herboriste (dans le texte de loi y est mentionné un “diplôme d’herboriste” mais en réalité il n’y a jamais eu de diplôme ce n'était qu’un certificat. Preuve que le législateur ne maitrisait pas son sujet...). C’est une des rares lois qui ne sera pas rétabli après la seconde guerre mondiale bien que prise sous Vichy. Notons tout de même que cette loi de 1941 est la loi qui définit les médicaments et qui a notamment permis l'essor de l’industrie pharmaceutique.


Herboristerie comme lieu de médecine populaire et alternative à Paris

Comme évoqué les herboristes à Paris étaient en grande partie des femmes, d’origine populaire dont le savoir n’est un savoir universitaire et qui étaient également sages femme, faisait que l’on se retrouvait avec une image populaire de l’herboristerie assez ambivalente. D’un côté il y a l’image de l’herboriste guérisseur qui parce qu’il n’a pas le savoir du médecin est utile quand le médecin ne peut pas aider. Plus précisément à cette époque l’herboriste n’est pas le pharmacien du pauvre mais plutôt le médecin du pauvre. L’herboriste est consulté en premier lieu lors qu’on est issus d’un milieu modeste et qu’on ne peut pas aller chez le médecin, pour trouver les remèdes naturels aux maux de ventre par exemple; mais il est également consulté quand on est issu d’un milieu plus élevé et lorsque le médecin n’arrive pas à soigner afin de trouver une médecine alternative.

Dans un second temps, il y a également une autre image de l’herboriste dans l’imaginaire populaire, c’est l’herboriste “empoisonneur” pouvant pratiquer des avortements. Bien évidemment l’avortement est fortement combattu au 19eme siècle. De plus, associer des sages femme herboriste à des pratiques d’avortement clandestin etait facile à cette époque. Ce qui fait l’objet de nombreuses histoires dans les faits divers de journaux.

Mais cette image fait la faiblesse de la profession à la fin du 19ème siècle.

De plus, à la fin du 19ème siècle il y a de plus en plus d’herboristes et de plus en plus de pharmaciens à Paris. Plus précisément on retrouve le quartier du Marais qui est un grand quartier à herboriste et le quartier de Palais royal qui est un quartier plus chic avec énormément de pharmaciens. 

Mais dès la seconde moitié du 19ème on commence à avoir autant de d’herboristes que de pharmaciens dans les différents quartiers et arrondissements de Paris. A cette époque les pharmaciens était en crise car ils n’ont pas assez de débouchés: c’est un métier qui attire toujours plus de nouveaux diplômés mais avec une saturation de l’offre sur Paris. C’est à ce moment que les pharmaciens vont s’attaquer aux herboristes avec en 1879 la première proposition de loi pour supprimer le certificat d'herboriste qui est soutenu par l’Association Générale des Pharmaciens de France (Fédération créée une année avant cette proposition de loi).


Qu'en est-il de l’herboriste dans le reste de l’Europe?

Dans les autres pays européens la relation Herboriste/Pharmacien au début du 20eme siècle était tout autre. En effet, en Allemagne, il y a eu une reconnaissance du statut d’herboriste qui a été préservé avec un diplôme spécifique. De même, en Angleterre, les herboristes ont la possibilité d’aussi bien de cultiver et préparer leurs propres extractions de plantes

Herboriste Suisse à Yverdon-les-Bains dans son local entrain de préparer un remède


Herbonata Herboristerie en France : Démocratiser l'usage des plantes médicinales

Comme vous le savez Herbonata est une Herboristerie moderne. Elle associe le choix et la qualité des herboristeries traditionnelles à une grande diversité de produits naturels : compléments alimentaires, cosmétiques, produits de la ruche etc. Dans le respect de la legislation Française, nous travaillons en partenariat avec de nombreux producteurs français et de spécialiste en phythothérapie pour élaborer des mélanges et infusions de plantes avec des plantes de qualités qui vous ferront profiter de leurs vertus et principes actifs. Notre Herboristerie est située à Saint-Germain-en-Laye dans les Yvelines mais l'ensemble des produits vendus sont égalements disponible sur ce site.

Decouvrez nos préparations de plantes et d'extraits de plantes en infusion, décoction et mélange médicinal de tisane. Herbonata vous propose un large choix de préparations à base de plantes séchées, sous forme d'écorce, de poudre, de feuilles, de bourgeons ou de fleurs. Vous pouvez retrouver les plus connues comme la menthe, le tilleul, la verveine, le thym, la camomille, la sauge, le romarin, la mélisse ou le pissenlit :


 

 


Mot de la fin

Il est clair que ce métier a fortement évolué et a subit de nombreuses luttes politiques pour revendiquer son existence. Mais ce métier revient (certe avec des pratiques différentes afin de respecter la législation Française) et le métier regagne de l'intérêt en France. De nombreux étudiants s'inscrivent aux différentes écoles des plantes existantes (comme l'École des plantes de Paris ou encore L’Ecole Lyonnaise des Plantes Médicinales). Actuellement un projet de loi est en cours de préparation à l’initiative du Sénateur Joël Labbé pour définir un statut officiel de l’herboriste.

 

J’espère cet article différent de ce que nous avons l’habitude de vous proposer vous a plus et vous a donner une meilleur compréhension de ce métier.

 

à bientôt pour un nouvel article chez Herbonata!

Les grandes histoires ont une personnalité. Envisagez de raconter une belle histoire qui donne de la personnalité. Écrire une histoire avec de la personnalité pour des clients potentiels aidera à établir un lien relationnel. Cela se traduit par de petites spécificités comme le choix des mots ou des phrases. Écrivez de votre point de vue, pas de l'expérience de quelqu'un d'autre.

Les grandes histoires sont pour tout le monde, même lorsqu'elles ne sont écrites que pour une seule personne. Si vous essayez d'écrire en pensant à un public large et général, votre histoire sonnera fausse et manquera d'émotion. Personne ne sera intéressé. Ecrire pour une personne en particulier signifie que si c'est authentique pour l'un, c'est authentique pour le reste.

Conseil
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